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Journée de l’enfant africain
Les Nations Unies ont décrété depuis 1991, le 16 juin « Journée de l’Enfant Africain.
Comme nous le savons tous, cette date commémore le triste anniversaire des massacres des enfants de Soweto en 1976.
Même si désormais elle a une vocation plus large, force est de noter à quel point cette journée a cette année, une résonnance particulière dans notre pays.
En effet, nous sortons d’une terrible épreuve pour aller vers une grande espérance.
Les premières victimes des guerres sont toujours les enfants quand ils subissent la violence des adultes, quand ils ne peuvent pas aller à l’école, et quand ils sont privés de toute affection.
Nous qui sommes, avec d’autres, sur le terrain des actions concrètes depuis deux décennies savons qu’un enfant anxieux et fragilisé peut être plus tard un adulte tourmenté et hostile à la société.
C’est pour conjurer une telle fatalité que nous avons crée la Fondation Children Of Africa qui a pris de nombreuses initiatives en faveur des enfants sur le continent.
La journée Mondiale de l’Enfant Africain est une occasion supplémentaire pour que l’enfant soit au cœur de toutes nos actions.
Des millions d’enfants demeurent dans la détresse. Les statistiques ne traduisent pas suffisamment leur souffrance.
Tous les pays africains à divers degrés sont confrontés à des problèmes multiples liés à l’enfance.
Ici, ce sont des enfants abandonnés à eux-mêmes et aux dangers de la rue ; là, certains sont asservis, taillables et corvéables à merci ; ailleurs, ce sont des enfants-soldats ou des petites filles exploitées de façon honteuse.
Le thème de cette journée de l’Enfant Africain 2011: « tous ensemble pour des actions urgentes en faveur des enfants de la rue » me parait important à plus d’un titre.
En effet, grande est ma peine de constater que le nombre des enfants vivant pour la plupart dans nos villes, sans domicile fixe, ou qui vivent dans la rue, s’est accru considérablement ces dernières années.
Ces enfants sont aux abois et ne demandent qu’une main tendue pour les extraire de ce gouffre qui les aspire inexorablement. Leur place doit être sur les bancs de l’école et non dans la rue, pour acquérir le savoir et s’accomplir dans la société.
Pour ma part, ma détermination à aider les enfants de la rue sera dans la droite ligne de mes actions antérieures en faveur du bien-être des enfants.
Je voudrais par cet appel, mobiliser toutes les énergies matérielles et humaines nécessaires afin qu’ensemble, nous puissions donner un Avenir meilleur à ces enfants.
En ce qui concerne le grave problème du travail des enfants dans les plantations, bien que des efforts aient été faits dans notre pays, nous sommes toujours confrontés à cette tragédie liée à l’économie agricole.
En effet, il est nécessaire d’agir en amont sur les trafics qui amènent les enfants dans les plantations de café et de cacao. Une telle action implique une coopération régionale que nous devons soutenir de toutes nos forces.
De plus, des actions spécifiques devront être menées au niveau national, par la sensibilisation et par la l’application de la loi en Côte d’Ivoire.
J’en appelle à l’engagement de tous, à la solidarité et au sens de l’hospitalité légendaire de chaque ivoirien pour que les enfants en détresse soient accueillis dans les familles et qu’ils y soient pris en charge avec amour.
En cette journée de l’enfant africain, j’ai une pensée particulière pour tous nos enfants victimes de la crise humanitaire : enfants déplacés, enfants qui n’ont plus accès aux services sociaux de base, enfants sans protection, enfants témoins ou victimes des violences.
Nos enfants sont notre Avenir, protégeons-les aujourd’hui contre toute forme d’exploitation. Donnons-leur les moyens de bâtir demain une Nation forte. Leur santé, leur instruction et leur éducation seront le gage du rayonnement de notre cher Pays.
Dominique OUATTARA, Première Dame de Côte d’Ivoire
Présidente fondatrice de la Fondation Children Of Africa