Auteurs de la lettre adressée au Département de la sécurité intérieur (Department of Homeland Security) des Etats-Unis d’Amérique et de la menace de l’embargo sur le cacao ivoirien, la Première Dame a tenu à rencontrer ces deux sénateurs, pour non seulement lever l’équivoque sur l’engagement du Gouvernement ivoirien dans le processus de remédiation du phénomène de travail des enfants dans les plantations de cacao, mais aussi, pour présenter les conséquences de cette mesure sur les producteurs.
Cette rencontre a enregistré également la participation de M. Patrick Achi, Secrétaire Général de la Présidence ivoirienne et de l’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Côte d’Ivoire aux États-Unis d’Amérique, SEM Haidara Mamadou.
Madame Dominique Ouattara a profité du cadre de cette rencontre pour révéler les dangers d’un embargo américain sur la production nationale du cacao ivoirien. Pour Madame Dominique Ouattara, cette mesure des Etats-Unis, si elle est appliquée, sera une catastrophe pour près de 6 millions de producteurs de cacao. «(…) votre correspondance adressée au Ministère de la sécurité, suggérant l’embargo du cacao ivoirien nous préoccupe au plus haut point. Cette mesure, si elle venait à être appliquée, serait une catastrophe pour les milliers de petits producteurs de cacao et leurs familles qui vivent dans des conditions déjà difficiles et qui représentent au moins 6 millions de personnes qui vivent directement de la cacaoculture », a-t-elle révélé.
Les dangers d’un embargo sur le cacao ivoirien
Poursuivant, Madame Dominique Ouattara a été sans équivoque. Pour elle, cet embargo aura également pour conséquence de détruire non seulement, le statut d’havre de paix, mais aussi, celui de moteur économique que représente la Côte d’Ivoire pour l’ensemble de la sous-région ouest africaine. « La Côte d’Ivoire qui est un havre de paix et un oasis économique pour les populations des pays voisins fuyant le terrorisme et la pauvreté dans leurs Pays risque d’être à son tour en proie à ces dangers. Un embargo, loin de freiner le travail des enfants, ruinerait tous les efforts déjà consentis », a expliqué Madame Dominique Ouattara.
Après avoir relevé les conséquences multisectorielles de cette mesure, la Présidente du CNS a invité les senteurs Ron Wyden et Sherrod Brown à aider plutôt la Côte d’Ivoire à combattre le phénomène du travail des enfants dans les plantations de cacao.
Les mesures pour lutter contre le travail des enfants dans la cacao-culture
Bien avant, l’épouse du chef de l’Etat a présenté à ses hôtes les mesures de remédiations mises en place depuis 2012 par le Gouvernement ivoirien pour venir à bout de la problématique du travail des enfants. Ainsi, elle a évoqué la création du CNS et du Comité Interministériel de lutte contre la Traite, l’Exploitation et le Travail des Enfants, l’élaboration des trois (03) Plans d’Actions Nationaux (PAN) depuis 2012, la politique de construction d’écoles, la loi sur l’école obligatoire, la création d’un centre d’accueil pour les enfants en détresse à Soubré, la création d’unités de police spécialisées dans la traque des trafiquants d’enfants et la répression. Pour cette dernière mesure, elle a révélé à ses hôtes que jusqu’à ce jour ce sont 220 personnes qui ont été condamnées à des peines d’emprisonnement allant de 15 à 20 ans. « Tous nos efforts ont été reconnus par le Gouvernement Américain, qui, à travers le Département d’Etat, nous a félicités à plusieurs reprises pour toutes ces actions et a classé la Côte d’Ivoire parmi les Pays qui font des efforts significatifs pour éliminer le travail des enfants. Cela, de façon consécutive depuis 2012 », a révélé Madame Dominique Ouattara.
Au terme de la rencontre la Première Dame a apprécié le bon déroulement des échanges. « Nous avons pu expliquer tous les efforts que nous faisons pour remédier au travail des enfants et je crois que nous avons été compris», a confié Madame Dominique Ouattara.
Notons que les sénateurs Ron Wyden et Sherrod Brown ont félicité la Première Dame pour son engagement personnel et le travail abattu dans le cadre de la lutte contre le Travail des enfants dans la cacaoculture. Ils ont tenu à relever que leur action ne visait pas à nuire à la Côte d’Ivoire, mais qu’ils attendent plutôt plus d’actions concrètes de la part de l’industrie du cacao et du chocolat dans la chaîne de remédiation du phénomène.