Le thème de cette 21ème édition de la journée mondiale contre le travail des enfants est : « la protection sociale universelle pour mettre fion au travail des enfants ». En effet, la cérémonie officielle de la célébration de cette 21ème édition de la JMTE a été l’occasion de l’annonce de l’extension du Système d’Observation et de Suivi du Travail des Enfants en Côte d’Ivoire (SOSTECI) à l’échelle nationale. La mise en place de ce mécanisme de protection sociale dans toutes les régions de la Côte d’Ivoire, permettra une meilleure vigilance et une coordination accrue de l’ensemble des actions menées sur le terrain. A cet effet, cinquante (50) Préfets de région ont été conviés à cette cérémonie. Chevilles ouvrières de cette politique nationale, ils auront pour mission d’être les relais des autorités pour l’instauration du SOSTECI dans leurs localités respectives. Pour ce faire, la Première Dame, marraine de l’évènement leur a offert des ordinateurs de bureau, ainsi qu’une enveloppe de douze (12) millions F CFA.
Prenant la parole Madame Dominique Ouattara, Première Dame de Côte d’Ivoire, s’est réjouie de l’extension du SOSTECI à l’échelle nationale. A cet effet, elle a indiqué qu’en dépit des efforts et des actions entrepris par le Gouvernement et les différents acteurs impliqués dans la lutte, d’importants défis reste encore à être relever pour l’élimination du Travail des Enfants. Et l’un d’entre eux est naturellement, l’extension du SOSTECI pour une meilleure surveillance du phénomène. « (…) Malgré ces progrès encourageants, d’importants défis restent encore à relever pour éliminer le travail des enfants. Cela nécessite de notre part : de la détermination, des efforts continus, une synergie d’action de la part de toutes les parties prenantes et une intensification de nos actions. C’est pourquoi, à l’occasion de cette journée mondiale contre le travail des enfants, je me réjouis de l’extension du Système d’Observation et de Suivi du Travail des enfants en Côte d’Ivoire (SOSTECI) à l’échelle nationale », s’est-elle félicitée.
En outre, pour l’épouse du Chef de l’Etat, le choix du thème de cette 21ème JMTE qui place la protection sociale au cœur de la lutte contre le Travail des Enfants, vient à point nommé en ce sens qu’il permet d’une part, aux différents acteurs de faire l’état des lieux des efforts réalisés dans le cadre de la protection sociale, et d’autre part, renforce la mobilisation des acteurs impliqués dans la lutte contre ce phénomène. Le travail des enfants est un frein au développement psycho-affectif des enfants et compromet la durabilité des chaînes d’approvisionnement des matières premières. Dans ce cadre, la lutte contre ce phénomène, selon Madame Dominique Ouattara, doit être une affaire de tous. « La lutte contre le travail des enfants est un devoir qui incombe à chacun de nous, car c’est un fléau dont les conséquences sociales et économiques sont dramatiques. En effet, partout dans le monde, ce phénomène constitue une menace pour l’épanouissement physique, intellectuel et moral des enfants. Il compromet également la durabilité des chaînes d’approvisionnement de nos matières premières. Aussi, je me réjouis qu’une journée mondiale soit spécifiquement dédiée à cette problématique car, cela renforce la mobilisation de toutes les parties prenantes contre ce phénomène », a-t-elle déclaré. Revenant sur l’une des causes du travail des enfants Madame Dominique Ouattara, Présidente du Comité National de Surveillance des actions de lutte contre la Traite, l’Exploitation et le Travail des Enfants (CNS) a précisé que ce phénomène, selon plusieurs études, résulte d’un ensemble de facteurs socio-économiques, qui fragilisent les familles et exposent les enfants aux risques d’exploitation. « La réponse la plus adéquate à ce phénomène est donc d’agir sur les causes profondes afin d’épargner les enfants de ce fléau. C’est dans cette optique de protection sociale, que nous avons mené de multiples actions pour renforcer la protection des enfants et améliorer les conditions de vie de leurs familles », a soutenu Madame Dominique Ouattara. A ce titre, l’épouse du Chef de l’Etat a cité dans le domaine de l’éducation, le plaidoyer pour la scolarisation obligatoire et la construction d’infrastructures scolaires à travers les villes et les villages, la distribution de milliers de kits et de manuels scolaires aux élèves et la facilité dans l’établissement de jugements supplétifs. Madame Dominique Ouattara a cité également la création du Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI), le programme de financement des projets des femmes qui à ce jour a permis à 325.000 femmes d’être autonomes et contribue à sortir près de 2 millions de personnes de la pauvreté. Dans le domaine de la protection des enfants, la Première Dame a évoqué la mise en œuvre de plusieurs mécanismes d’alerte et de prise en charge des enfants victimes d’exploitation tels que le SOSTECI, initié par le Ministère de l’Emploi et de la Protection Sociale et du SSRT initié par le secteur privé. Elle a cité également la mise en place de deux (02) lignes vertes gratuites par le Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant.
500.000 enfants secourus depuis 2012
En outre, la création par le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, de la sous-direction chargée de la lutte contre la délinquance juvénile et de ses six (06) antennes à travers le pays, permet de secourir les enfants en situation de traite et d’exploitation. Selon Madame Dominique Ouattara, ces différents mécanismes mis en place ont permis de secourir au total 500.000 enfants en détresse depuis 2012 à travers tout le pays. Aussi, dans l’optique de répondre à l’épineuse question de la prise en charge des enfants arrachés des mains des trafiquants et des exploitations, la Fondation Children Of Africa a construit trois (03) centres d’accueil pour les enfants en difficulté notamment à Soubré, Bouaké et Ferkéssédougou. Ces centres viennent s’ajouter à la Case des Enfants qui existe depuis 1998, et qui offre aux enfants en détresse, tous les avantages d’une structure familiale. Selon Madame Dominique Ouattara, ces différents efforts et actions ont « permis d’enregistrer des résultats positifs salués par le Gouvernement américain qui, depuis 2012, a classé la Côte d’Ivoire parmi les pays fournissant des efforts significatifs pour lutte contre le travail des enfants ». Les efforts du pays ont également été reconnus et salués par l’Organisation International du Travail (OIT) qui a classé la Côte d’Ivoire parmi les pays pionniers de l’alliance 8.7. Cependant, pour Madame Dominique Ouattara, malgré ces efforts des défis restent encore à relever pour l’élimination du travail des enfants.
Le rôle des préfets dans la lutte contre le Travail des Enfants
« Cela nécessite de notre part ; de la détermination, des efforts continus, une synergie d’action de la part de toutes les parties prenantes et une intensification de nos actions », a soutenu Madame Dominique Ouattara.
Avant d’insister sur l’importance du rôle des Préfets dans la lutte contre ce phénomène. « Votre rôle est fondamental dans la lutte menée par notre pays contre le travail des enfants. Car, votre connaissance du terrain et votre proximité avec les populations constituent nos atouts pour la réussite de nos actions », a révélé Madame Dominique Ouattara, avant de les féliciter pour leurs engagements aux côtés des différents parties prenantes dans la lutte. Profitant de l’occasion, l’épouse du Chef de l’Etat a remercié le Gouvernement américain qui a sélectionné la Côte d’Ivoire pour bénéficier du programme de partenariat pour la protection de l’enfance (CPC). Pour terminer, l’épouse du Chef de l’Etat a appelé les différents acteurs à une synergie d’action pour l’élimination du travail d es enfants. « Le travail des enfants n’est pas une fatalité, et son élimination est possible. Nous pouvons y parvenir si nous intensifions nos efforts, et si nous joignons nos forces pour une meilleure synergie de nos actions », a-t-elle conseillé.
Adama Kamara, Ministre de l’Emploi et de la Protection Sociale et Président du Comité Interministériel de lutte contre la Traite, l’Exploitation et le Travail des Enfants (CIM) a fait la revue des mécanismes de protection sociale mis en place par l’Etat ivoirien en vue de lutter contre la pauvreté, l’une des causes majeures du Travail des Enfants. Au titre de ces mécanismes de justice sociale, M. Adama Kamara a cité la Couverture Maladie Universelle (CMU) et le Régime Social du Travailleur Indépendant. Selon ce dernier, ces instruments sont des outils de lutte contre le Travail des Enfants. En outre, selon le Ministre de l’Emploi et la Protection Sociale, le Gouvernement a décidé d’accélérer la lutte contre le Travail des Enfants à travers la mise en œuvre du Plan National d’Action (PAN), la stratégie nationale du cacao durable et le SOSTECI.
Diomandé Vagondo, Ministre de l’Intérieur et de la Protection Sociale, a quant à lui, exhorté les Préfets de région présents à être les relais du Gouvernement dans la mise en place du SOSTECI à l’échelle nationale. Il a révélé que le Chef de l’Etat a impulsé une nouvelle dynamique à la question de la lutte contre le Travail des Enfants en faisant de cette question, une priorité nationale.
Messieurs Marc Vincent, représentant de l’UNICEF et Dramane Batchabi, spécialiste de la Protection Sociale, représentant le Directeur Pays de l’OIT en Côte d’Ivoire, ont insisté sur l’importance de la protection sociale pour une meilleure lutte contre les causes profondes du Travail des Enfants.
Notons également que la Première Dame a offert des dons en espèce d’une valeur de 5.500.000 F CFA aux populations présentes. Ce sont donc des dons en espèce d’une valeur de 17.500.000 F CFA que l’épouse du Chef de l’Etat a offert aux Préfets et aux populations présentes.