Mesdames et Messieurs,
Je suis heureuse d’être avec vous aujourd’hui, pour la 3ème édition du Brunch African Woman 2.0 organisé par Afrique Femme.
Je voudrais tout d’abord saluer les Membres du Gouvernement venus manifester leur soutien à cet évènement. Je vous en remercie vivement.
Je souhaiterais ensuite, saluer chaleureusement l’initiatrice de cette belle rencontre, Madame Aissata Sidibé N’Dia que je félicite pour sa détermination à promouvoir le leadership des femmes ivoiriennes et africaines à travers les médias. Je connais Aissata depuis 1998 à Washington où nous étions ensemble, et je voudrais dire que je suis fière d’elle et du chemin qu’elle a parcouru jusqu’ici.
Je tiens également à saluer chacune d’entre vous et à vous féliciter pour le travail remarquable que vous accomplissez dans vos secteurs d’activités respectifs.
Durant la visite des stands d’exposition à mon arrivée, j’ai pu voir la diversité de talents qui existent et la créativité dont chacune fait preuve, et j’ai beaucoup apprécié. Toutes mes félicitations aux exposantes que je salue aussi.
Chères African Women,
Le Brunch African Woman 2.0 est une rencontre importante de femmes influentes, exerçant dans différents domaines sur le continent africain. Et je suis heureuse d’avoir l’occasion de soutenir cette initiative, car elle constitue une nouvelle opportunité de valoriser les talents et le leadership féminins à l’échelle de l’Afrique et au-delà. Je me réjouis aussi de constater que pour cette troisième édition, plusieurs pays sont représentés aujourd’hui. Vous êtes venues nombreuses afin de partager votre histoire, vos parcours, vos expériences professionnelles et vous inspirer mutuellement. Je vous félicite pour cet esprit de solidarité et de cohésion.
Pour ma part, j’ai toujours été convaincue que la contribution des femmes est primordiale au développement économique de nos pays. En effet, les femmes interviennent aujourd’hui, dans tous les secteurs d’activités et sont impliquées dans la prise des décisions stratégiques de nos sociétés. C’est donc à juste titre que nos jeunes sœurs qui se sont distinguées par leur leadership, se retrouvent pour mener des réflexions, tisser des liens et mutualiser leurs efforts pour la promotion du genre dans les sphères d’influence économique, sociale, politique et culturelle.
De façon spécifique, le Brunch African Woman 2.0 est une magnifique opportunité de partage d’expérience et de transmission entre les générations. Dans cette optique, j’ai beaucoup de plaisir à m’entretenir avec vous aujourd’hui, afin de vous livrer un bout de mon parcours et de mon expérience en tant que femme et en tant que Première Dame de Côte d’Ivoire.
Mesdames et Messieurs,
Chères jeunes sœurs,
Comme vous le savez peut-être, j’ai créé et dirigé plusieurs entreprises avant de devenir Première Dame de Côte d’Ivoire.
Au début des années 80, j’ai démarré ma carrière dans l’immobilier, en créant le Groupe AICI International à Abidjan. Petit à petit, le groupe s’est développé en Afrique et en Europe pour devenir aujourd’hui, un acteur incontournable de la profession.
Dans les années 90, j’ai également créé le groupe Nostalgie Afrique, qui gérait la franchise radio Nostalgie dans plusieurs pays du continent. Et en 1996, lorsque mon époux était au FMI, j’ai acquis et développé le groupe Jacques Dessange USA qui gérait la marque Dessange pour tous les salons de coiffure et d’esthétique, les écoles de formation et la distribution des produits de beauté aux Etats-Unis.
Bien entendu, j’ai cessé toutes mes activités professionnelles, lorsque mon cher époux est devenu Président de la République, pour éviter des conflits d’intérêts.
Parallèlement à mes activités, je me suis toujours préoccupée du sort des enfants défavorisés et du bien-être des femmes. C’est ainsi que j’ai créé la Fondation Children of Africa en 1998, pendant que je vivais aux Etats-Unis. A travers la fondation, nous intervenons dans trois secteurs d’activités : la santé, l’éducation et le social.
Dans le domaine de la santé, notre projet phare reste la construction et l’équipement de l’Hôpital Mère-Enfant de Bingerville (HME) en 2018. Cet établissement sanitaire de dernière génération est à but non lucratif, et prend en charge gratuitement les plus démunis, soit 25% des patients de l’hôpital. Et je suis très heureuse que nous ayons pu en faire don aux populations.
Nous organisons aussi régulièrement, des campagnes de vaccination et de déparasitage dans tout le pays, ainsi que des caravanes ophtalmologiques pour résoudre les problèmes de vue des enfants démunis. Nous menons également des missions sanitaires à l’HME, sur des pathologies complexes comme la sténose caustique chez les enfants, la coeliochirurgie pédiatrique ou encore la surdité infantile, comme tout récemment avec la Fondation Lalla Asmaa du Maroc.
Dans le secteur de l’éducation, la Case des Enfants a été l’une de nos toutes premières réalisations. Il s’agit d’un centre d’accueil pour les enfants de la rue, ouvert au Plateau en 1994 et qui est en cours de rénovation et d’agrandissement.
Nous avons ouvert par la suite en 2000, l’actuel Lycée de Kong, mais aussi le collège d’Excellence Children Of Africa d’Abobo en 2020 où tous les élèves sont sélectionnés sur la base de leurs bons résultats scolaires et entièrement pris en charge durant leur scolarité.
Par ailleurs, toute l’année, nos bibliobus sillonnent le pays pour offrir la lecture aux enfants les plus éloignés. En ce qui concerne l’accès à internet et aux nouvelles technologies, nous avons construit et équipé plusieurs salles multimédias dans les écoles, pour offrir un apprentissage de l’outil informatique à nos enfants.
Enfin, dans le secteur social, en plus des trois centres d’accueil pour enfants en détresse construits à Soubré en 2018, Bouaké en 2019 et Ferkessédougou en 2020 ; nous avons entamé la construction d’un centre d’accueil pour les femmes victimes de violence à Adiaké qui sera inauguré l’an prochain. Il s’agit d’un projet qui me tient grandement à cœur, puisqu’il touche à l’intégrité physique et morale de nos sœurs en détresse.
Mesdames et Messieurs,
En tant que Première Dame de Côte d’Ivoire, mon engagement pour le bien-être des enfants m’a value d’être nommée en 2011, par mon cher époux, le Président Alassane Ouattara, Présidente du Comité National de Surveillance des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants (CNS). Ce comité A pour mission de coordonner les actions nationales de lutte contre le travail des enfants dans notre pays. En tant que Présidente du CNS, je me suis personnellement impliquée quant à la résolution de cette problématique, qui affecte la vie et l’épanouissement de nos enfants. Le problème n’est pas encore réglé, mais nous avons faisons beaucoup de progrès et avons évité l’embargo sur notre cacao aux Etats-Unis.
D’autre part, l’autonomisation de nos sœurs a toujours été une question importante à mes yeux. C’est pour cette raison que j’ai créé le Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI) en 2012, avec l’appui de mon cher époux, le Président de la République. Ce fonds permet aujourd’hui à 365 000 de nos sœurs ivoiriennes sur tout le territoire ivoirien, d’entreprendre des activités génératrices de revenus. Ces femmes entrepreneurs permettent à près de 2 millions de personne de sortir de la précarité, et éloignent ainsi les familles de la pauvreté.
Par ailleurs, du fait de mon engagement en faveur de la santé de nos enfants, l’ONUSIDA m’a nommée en 2014, Ambassadeur Spécial pour l’Élimination de la Transmission Mère-Enfant du VIH et pour la promotion du traitement pédiatrique. En effet, nos enfants n’avaient pas accès à un traitement spécifique à leur âge. Cette situation préoccupante m’a poussée à mener des plaidoyers sur toutes les tribunes internationales, et à travers des organisations telles que l’Organisation des Premières Dames d’Afrique contre le VIH/Sida (OPDAS), afin de rendre plus accessibles les traitements antirétroviraux sous leur forme pédiatrique.
Voici ainsi résumées, quelques-unes des principales actions que je mène pour le mieux-être des populations et le développement de notre pays.
Mesdames, Mesdemoiselles,
Chères jeunes sœurs,
A ce stade de mon propos, je voudrais réitérer mes félicitations à chacune d’entre vous et vous encourager à demeurer déterminées, audacieuses et entreprenantes. Vous êtes des modèles inspirants dont l’Afrique a besoin pour opérer une transformation durable de son économie. Aujourd’hui, internet et les réseaux sociaux vous permettent d’avoir un impact encore plus grand sur le monde. Je vous encourage à donner le meilleur de vous-mêmes dans tout ce que vous entreprenez, pour que vos efforts bénéficient à tout notre continent.
Merci à nouveau chère Aissata, et à toute ton équipe pour cet enrichissant moment que j’ai plaisir à partager avec vous.
Je vous remercie.