MON DISCOURS LORS DU COCKTAIL « WOMEN IN BUSINESS »

Mesdames et Messieurs,

C’est avec beaucoup de plaisir que je me joins à vous ce matin, à l’occasion du cocktail “Women in Business”, organisé dans le cadre de la 12e édition de l’Africa CEO Forum.

Je tiens tout d’abord à saluer et remercier chaleureusement, ma chère amie Danielle Ben Yahmed, Messieurs Zihad Limam, ainsi que Amir et Marwane Ben Yahmed que je remercie pour leur aimable invitation et pour l’organisation exemplaire de ce rendez-vous incontournable qu’est le CEO Forum.

J’aimerais adresser également mes salutations à toutes les femmes ici présentes, que je félicite pour leur brillant parcours dans le domaine des affaires en Côte d’Ivoire et sur le continent africain. Je suis ravie de retrouver ici à Abidjan, tant de personnalités d’exception venues des quatre coins du continent pour participer à cette importante rencontre, primordiale pour le développement de nos pays. Chacune d’entre vous incarne par son parcours : la résilience, l’audace et la compétence et vous êtes la preuve que les femmes sont aujourd’hui, des actrices incontournables du développement socio-économique de l’Afrique.

Mes chères sœurs,

Avant de m’engager pleinement dans l’humanitaire, j’ai eu l’heureuse expérience de mener une carrière bien remplie dans le secteur privé. J’ai commencé dans l’immobilier au début des années 80, avec la création du Groupe AICI International, qui s’est progressivement imposé comme une référence en Côte d’Ivoire, en Afrique et au-delà. Plus tard, j’ai acquis et développé le Groupe Jacques Dessange USA, spécialisé dans les produits et services de beauté. Ces expériences m’ont beaucoup apporté, notamment la rigueur, l’autonomie, le sens des responsabilités… mais surtout, la conviction que la réussite n’a de sens que si elle est mise au service des autres.

C’est pourquoi, au cours des années 90, j’ai commencé à m’investir dans des actions sociales en faveur des enfants vulnérables et progressivement, des femmes en détresse. En 1998, j’ai fondé la Fondation Children of Africa pour structurer et amplifier cet engagement social. Parallèlement, je suis restée impliquée dans mes activités professionnelles, auxquelles j’ai renoncé en 2011, suite à l’accession de mon Epoux, le Président Alassane Ouattara à la Magistrature Suprême de notre Pays. A partir de cet instant, je me suis consacrée uniquement au bien-être des populations vulnérables, particulièrement les enfants et leurs mamans.

Aujourd’hui, la Fondation Children of Africa intervient en Côte d’Ivoire dans les domaines de l’éducation, de la santé et du social; et dans 11 autres pays d’Afrique à travers des centres subventionnés. En 27 ans et selon la vision qui a toujours été la mienne, nous avons, avec le soutien de nos généreux donateurs et le travail quotidien d’une équipe de bénévoles dévoués, mené à bien de nombreux projets dans les trois secteurs précités. En ce qui concerne nos différentes réalisations, je citerai brièvement :

Dans le secteur de la santé :

– la construction et l’équipement de l’Hôpital Mère-Enfant de Bingerville,

– ainsi que, de la Maison de vie pour l’hébergement gratuit des enfants malades et leurs familles.

Dans le secteur de l’éducation, nous avons bâti :

• Le lycée d’Excellence de Kong,
• et le groupe scolaire d’excellence Children of Africa d’Abobo

 

Dans le secteur social, nous avons :

–  reconstruit la Case des Enfants au Plateau

– et également, construit et équipé trois autres centres d’accueil pour enfants en détresse à l’intérieur de la Côte d’Ivoire, à savoir à Soubré, Ferkéssédougou et Bouaké.

Mesdames et Messieurs,

Je souhaiterais à présent, partager avec vous une réalisation qui m’émeut particulièrement. Il s’agit de l’inauguration dans la ville d’Adiaké il y a quelques semaines, de la Maison des femmes “Safe Home”, destinée aux femmes victimes de violences. Ce centre, que j’ai voulu à la fois sûr, chaleureux et réparateur, est une réponse concrète à la souffrance silencieuse de trop nombreuses femmes en détresse.

À travers “Safe Home”, j’ai souhaité rappeler que l’autonomisation des femmes passe aussi par leur protection, et que nous devons briser ensemble le mur du silence autour des violences faites aux femmes.

Ce combat, comme bien d’autres, ne peut être mené que par une solidarité active entre femmes. C’est la raison pour laquelle la rencontre d’aujourd’hui revêt une signification toute particulière, car au-delà de nos réussites individuelles, nous portons toutes la responsabilité collective d’ouvrir la voie à celles qui viendront après nous.

Chères Leaders féminins,

En plus de poser des actions concrètes pour les plus vulnérables à travers la Fondation Children of Africa, j’ai également lancé en 2012, le Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI), afin de favoriser l’autonomisation de nos sœurs.

Aujourd’hui, le FAFCI est devenu un outil efficace d’autonomisation avec un capital de 28 milliards de FCFA, pour plus de 420 000 femmes financées à travers tout le pays afin de contribuer à les sortir de la précarité et promouvoir l’entreprenariat féminin, ainsi que l’inclusion financière de nos sœurs à travers le pays. Grâce au FAFCI, ces femmes sont désormais éligibles aux prêts des banques classiques, et deviennent de vrais chefs d’entreprises.

Cette importante mission constitue l’étape suivante de mon accomplissement professionnel. Aujourd’hui pour moi, donner une opportunité à d’autres femmes de se réaliser est devenu un leitmotiv à part entière.

Je vous encourage donc, chères sœurs, à continuer d’oser, à entreprendre avec audace, mais aussi à tendre la main aux autres. Car c’est en unissant nos forces, en partageant nos expériences, en construisant des ponts entre les générations, que nous renforcerons notre place dans les sphères de décision.

Chacune d’entre vous est un modèle pour la jeunesse africaine. Ensemble, faisons en sorte que notre réussite devienne un levier d’inclusion, de justice et de transformation pour notre continent.

Je vous remercie.