La cérémonie a enregistré la présence de plusieurs ministres du gouvernement, des Ambassadeurs accrédités en Côte d’Ivoire, des représentants des systèmes des Nations Unies et de bien d’autres personnalités.
C’est en 2018 que le Ministère de la Femme, de la Famille et de l’enfant a conduit une enquête sur les violences faites aux enfants et aux jeunes en Côte d’Ivoire. Il est ressorti de cette enquête que trois filles sur cinq et deux garçons sur cinq ont été victimes de violence pendant leur enfant. Elle révèle également qu’une femme sur cinq (19,2%) et un homme sur neuf (11,4%) ont subi des violences sexuelles avant l’âge de 18 ans, tout comme 47,1% des femmes et 60,8% des hommes ont subi des violences physiques avant l’âge de 18 ans. En ce qui concerne la violence émotionnelle avant 18 ans, la même enquête fait savoir que 19% des femmes et 15,5% des hommes ont subi des violences émotionnelles par un parent, un tuteur ou un membre adulte de la famille avant l’âge de 18 ans.
Face à ces chiffres, la Première Dame Dominique Ouattara a appelé tous les acteurs engagés dans la défense des droits des enfants et les populations à une synergie d’actions. En effet, Madame Dominique Ouattara, Présidente du Comité National de Surveillance des actions de lutte contre la Traite, l’Exploitation et le Travail des Enfants (CNS) par ailleurs marraine de ladite cérémonie a partagé l’expérience qu’elle a faite de la violence au cours de son engagement humanitaire. «A titre personnel, mon engagement humanitaire depuis de longues années aux côtés des femmes et des enfants vulnérables, associé à mes activités de Présidente du comité national de surveillance m’ont permis de mesurer l’ampleur de la violence faite à nos enfants. Quand l’on connait le traumatisme que ces violences génèrent chez les adultes, il est aisé d’imaginer les stigmates dramatiques qu’elles laissent chez nos enfants », a-t-elle fait savoir indiquant qu’il était impérieux de braquer les projecteurs sur le drame que vivent nos enfants victimes de violences au quotidien. Pour elle, cette campagne de mobilisation épouse son engagement personnel de la protection des enfants. « Plus spécifiquement, dans le cadre de la protection et de la réinsertion des enfants en situation difficile et des enfants victimes de traite et d’exploitation, Children Of Africa a construit le centre d’accueil pour enfants victimes de traite et d’exploitation de Soubré en 2018, le centre de réinsertion des mineurs de Bouaké en 2019 et le centre d’accueil pour enfants en difficulté de Ferkessédougou qui sera inauguré en 2021 », a-t-elle ajouté avant d’indiquer qu’en plus de ces actions, elle préside le Comité national de surveillance des actions de lutte, l’exploitation et le travail des enfants (CNS) qui lutte contre toute forme d’exploitation et de violence faite aux enfants. Au regard de la situation inquiétante, Dominique Ouattara a demandé une mobilisation à l’échelle nationale, de la société ivoirienne dans toutes ses composantes, car sans cela, les nombreux efforts resteront insuffisants. C’est pourquoi, elle a lancé un appel pressant : « Il est urgent que chacun, à quelque niveau qu’il soit, comprenne la gravité de la violence faite à nos enfant, et soit conscient de l’importance d’agir sans attendre. J’en appelle à l’engagement de tous, à redoubler d’ardeur et à rechercher des solutions innovantes à ce problème pour plus davantage d’efficacité ».
Bien avant, Marc Vincent, le représentant résident de l’Unicef en Côte d’Ivoire a salué et félicité Dominique Ouattara pour son engagement continue à faire avancer les droits des enfants en Côte d’Ivoire. Il n’a pas manqué de féliciter également le gouvernement ivoirien. Toutefois, il a dénoncé la violence « La violence existe et fait mal. Elle affecte énormément le développement des enfants. Il faut trouver des solutions durables avec tous les acteurs » a-t-il suggéré avant d’indiquer six axes majeurs pendant l’année 2021 pour une campagne de mobilisation réussie. Il s’agit de la mise sur pied d’un groupe d’intellectuels pour des solutions novatrices, l’implication des élèves à travers un concours de meilleure solution, de celle des médias en mettant en lumière les violences et des entreprises. Même son de cloche pour Félicité Tchibindat, directrice régionale adjointe de l’Unicef pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Mlle Inès Gouanou, présidente du parlement des Enfants en Côte d’Ivoire a dénoncé pour sa part le mutisme des adultes face à l’augmentation des violences « Avant d’être vous, vous êtes nous, alors aidez-nous à grandir sereinement avant de devenir comme vous. C’est terrifiant de savoir qu’étant enfant, on peut être victime de violence. Le parlement des enfants demande des actes forts et visibles : place donc à l’action. Nous voulons être des acteurs de ce changement à tous les niveaux », a-t-elle martelé. Quant à Bakayoko Ly-Ramata, ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, elle a salué les actions de Dominique Ouattara pour la protection de l’enfant et de la femme, rappelant que le gouvernement ivoirien depuis a engagé des actions notamment la politique de protection des enfants à travers l’école obligatoire, l’accès équitable et un quota de représentativité de 30% de femme pour tous les scrutins. Cependant, elle a reconnu que la crise sanitaire de la covid-19 a exacerbé les violences faites aux enfants et aux femmes.