Discours

Speeches

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Excellences,

Mesdames et Messieurs,

 

Permettez moi, avant toute chose, de dire ma joie d’être parmi vous ce jour. Ma présence ici est à mes yeux un symbole plusieurs. Comme vous le savez, mon pays, la Côte d’Ivoire, traverse bien des difficultés que nul n’ignore, mais sur lesquelles je ne veux pas m’étendre ici. Car, vous m’avez invitée pour parler d’espoir, de perspectives, et non pour ressasser une réalité quotidienne certes douloureuse mais que nous nous efforçons de faire évoluer.

 

Je voudrais vous remercier très sincèrement pour le prestigieux Prix que vous avez prévu de m’attribuer. Je mesure l’honneur de cette nomination. Il me suffit d’ailleurs pour cela de jeter un regard à la liste de personnalités exceptionnelles si méritantes qui l’ont reçu avant moi, depuis ces vingt dernières années. Personnalités de divers horizons auxquelles je voudrais à mon tour rendre hommage.

Mais vous me permettrez surtout de dédier ce Prix de la Fondation à tout le peuple Ivoirien, à tous mes compatriotes. Puisque, ainsi que vous l’écrivez dans votre lettre d’invitation,  » la portée symbolique de ce prix s’étendra jusqu’au Président Ouattara lui-même en ces périodes difficiles ». C’est donc bien un honneur que tout le peuple ivoirien  ressent à travers son Président.

 

Excellences, mesdames et messieurs, Je m’en voudrais vraiment de ne pas rendre un hommage particulier à une personnalité ici présente et qui résume à mes yeux l’essentiel des thématiques qui nous réunissent. Je veux parler de Madame Irina Bokova, première femme à diriger l’UNESCO , une institution à part, qui symbolise l’intelligence, la paix, la volonté de la communauté mondiale de promouvoir le « vivre et agir ensemble ».

Sans doute, les jeunes générations ne mesurent pas tout à fait le chemin parcouru.

Merci en tout cas  chère Irina Bokova de faire honneur à la fois aux femmes, aux pays qui émergent et aspirent à prendre toute leur place dans ce grand concert mondial des nations.

Est-il besoin d’insister sur la richesse et la pertinence des différents thèmes sur lesquels portent vos échanges? Avant de vous parler des expériences modestes que nous menons au niveau de notre organisation Children Africa, je voudrais rappeler brièvement deux ou trois de ces points. Promotion et égalité des sexes , femmes et affaires publique, coopération Sud/Sud, le rôle des femmes dans la transmission de l’héritage culturel. Etc.

De très nombreuses conférences se tiennent régulièrement autour de ces questions. Pour suivre régulièrement ces questions je me permettrai de faire deux remarques:

D’abord , l’on note l’existence d’une forte convergence, pour ne pas dire une complète unanimité sur la nécessaire implication des femmes à tous les niveaux de la société. Qu’il s’agisse de la vie publique ou d’autres secteurs. Mais, en second lieu, l’on relève également que la vraie difficulté se situe au niveau des choix stratégiques, des modalités concrètes pour permettre aux femmes de jouer ce rôle si nécessaire pour faire avancer l’humanité.

En effet, entre les premiers pas mal assurés d’une petite fille qui manque de tout, y compris de kit scolaire minimum et la scientifique accomplie au poste de commandes, quelles sont les différentes étapes indispensables à franchir ? Où se trouve le chemin critique? Comment lutter contre les pesanteurs de tous ordres qui peuvent décourager même les volontés les mieux affirmées?

Voici, selon moi, le véritable défi. Mais  je crois aussi que le meilleur remède contre le découragement et l’abandon , réside  dans les échanges d’expériences. Nous avons en effet, chacun et chacune à un niveau ou à un autre, une somme d’échecs et de réussites que nous devons partager .

De ce point de vue , l’on ne peut que se réjouir de l’idée de coopération Sud/Sud d’une part et de rapprochement des cultures  d’autre part. Aucun pays n’est démuni au point de n’avoir rien à partager avec les autres. Ce matin , je me réjouis particulièrement en tout cas, de ces échanges fructueux. Cela sera mis au profit de Children Africa et d’autres organisations qui œuvrent depuis plusieurs années à assurer les premiers pas de jeunes enfants, surtout de jeunes écolières.

Malgré des moyens forcément insuffisants eu égard à l’immensité de la tâche, nous avons pu ainsi contribuer modestement à faire avancer la cause commune: lutter contre l’ignorance et la désespérance. La situation générale de mon pays et l’ampleur de ce qui reste à réaliser nous interdit toute tendance à l’auto-satisfaction. En revanche, nous sommes disposés à multiplier les partenariats, les actions communes ponctuelles ou pérennes. Nous sommes disposés à promouvoir une coopération multiforme aussi bien au Sud même, qu’avec nos amis du Nord.

Excellences, mesdames et messieurs. La cause des jeunes filles, qui est aussi celle des femmes est tout simplement la cause majeure de l’humanité toute entière. Alors, il nous faut prendre conscience de nos responsabilités. Et si la notion de première dame devait avoir un sens, je dirai pour ma part, que c’est avant tout accepter d’assumer la première responsabilité sociale vis à vis de nos pays respectifs.

J’ai confiance dans les actions des gens de bonne volonté comme vous qui, au milieu des compétitions économiques si âpres , des spéculations financières débridées, prennent le temps de réfléchir aux choses si essentielles pour l’avenir de l’humanité. Je veux parler de la Solidarité, des échanges, du partage, de la volonté d’avancer ensemble. Oui, excellences, mesdames et messieurs, nous irons loin tant que nous garderons intacte cette volonté d’avancer ensemble. La fraternité humaine qui finira par transcender tous les intérêts économiques, deviendra plus que jamais une valeur en hausse. C’est à la fois une espérance et une conviction. Je vous remercie

  1. O

 

 

 

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