Discours
Speeches
Réunion satellite sur le thème de l’objectif 90-90-90
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureuse d’être avec vous cet après-midi, et je voudrais tout d’abord remercier l’ONUSIDA, de m’avoir demandée de présenter les conclusions de la réunion ministérielle internationale intitulée « Vers la fin du sida pédiatrique : Catalyser l’action mondiale pour rattraper le gap pour le traitement pédiatrique du VIH ».
J’ai eu plaisir à présider cette importante rencontre qui s’est tenue le 10 Mai 2016 à Abidjan.
C’est l’occasion pour moi, de remercier l’ONUSIDA et son Directeur Exécutif, mon frère Michel SIDIBE, le Grand-Duché de Luxembourg, les partenaires et les fondations philanthropiques engagés dans le traitement pédiatrique du VIH, ainsi que les Ministres de la santé et tous les Hauts Responsables d’Organisations Internationales qui ont contribué au succès de cette réunion.
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais tout d’abord vous saluer et vous transmettre les remerciements de la Côte d’Ivoire, pour l’appui technique, matériel et financier que vous apportez au continent africain et au monde, afin de lutter contre cette pandémie, dont nous espérons tous voir la fin bientôt.
Permettez-moi de féliciter chacun d’entre vous, pour l’excellent travail, qui a permis de réaliser des progrès notables en matière de lutte contre le sida, particulièrement dans le domaine de la PTME.
En dépit de ces avancées, force est de constater que cette pandémie continue de faire des ravages au sein de nos populations, surtout parmi nos enfants.
De ce fait, pour aboutir à une génération sans Sida, nous devons renforcer la réponse aux besoins liés au VIH des enfants, et rattraper le retard de la couverture du traitement pédiatrique, notamment en Afrique.
En effet, est-il possible d’atteindre l’objectif 90-90-90 si en Afrique, sur les 2 millions 100 mille enfants de moins de 15 ans vivant avec le VIH, environ 70 % ne reçoivent pas de traitement antirétroviral ?
Est-il possible d’atteindre l’objectif 90-90-90 si sur notre continent, 50% des enfants qui naissent avec le VIH meurent avant leur 2eme anniversaire, et 80% avant leur cinquième année de vie faute de traitement adéquat ?
Vous conviendrez avec moi, que nous ne pourrons pas atteindre cet objectif dans ces conditions.
C’est la raison pour laquelle, je voudrais ici, à cette tribune, plaider en faveur des enfants, afin que les points de décisions que les Ministres africains de la santé ont approuvé lors de la réunion d’Abidjan, soient effectivement intégrés dans la déclaration de politique finale, issue de la réunion de Haut Niveau, pour mettre fin au Sida pédiatrique.
C’est ici le lieu de rappeler les recommandations de la réunion d’Abidjan, qui visent entre autres :
· Au renforcement de l’engagement politique et collectif pour que l’élimination du sida pédiatrique soit une priorité mondiale en matière de santé ;
· A l’augmentation et à la mobilisation des ressources financières, techniques et logistiques, en vue de garantir l’accès plus large aux services de prévention et de traitement adaptés à cette population vulnérable ;
· A l’utilisation de stratégies innovantes et efficaces pour une offre de service complète et de qualité, en faveur des enfants et des adolescents vivant avec le VIH,
· Et enfin, à la mobilisation accrue des partenaires en matière de recherche et d’industrie pour le traitement pédiatrique.
Mesdames et Messieurs,
Les décisions de la réunion d’Abidjan recommandent à l’ONUSIDA de s’assurer que toutes ces actions soient coordonnées de manière efficace au niveau mondial, régional et national pour des meilleurs résultats et un impact probant.
La coalition mondiale forte en faveur de la lutte contre le VIH et le Sida, démontre que nous avons les moyens de mettre fin à l’épidémie du sida d’ici 2030, et de fait, les moyens d’éradiquer le sida pédiatrique en 2020.
Cela à la condition que nous nous investissions davantage, et fassions de cette lutte, notre cheval de bataille, en vue d’atteindre les objectifs 90-90-90 pour sauver la vie de nos enfants.
Atteindre cet objectif, nécessite des actions plus concertées, et systématiques pour que les femmes et les enfants continuent de façon durable, à recevoir des soins et un traitement contre le VIH, jusqu’à ce que le risque de transmission de la maladie à l’enfant ne constitue plus un problème.
J’en appelle donc à la mobilisation de tous, à l’engagement de chacun, et à la mise en œuvre à grande échelle de campagnes de promotion du traitement pédiatrique, et de mise à disposition des antirétroviraux au plus grand nombre. C’est à cette seule condition que chaque enfant qui naitra sans VIH, restera séronégatif et aura de meilleures chances de grandir et s’épanouir.
Je voudrais terminer mon propos, en adressant mes remerciements à cette auguste assemblée que vous constituez, et vous inviter à porter la voix des sans voix, pour un monde sans sida.
Je vous remercie.